lundi 12 mai 2008
Rutebeuf -- Leo Ferré et Gantz
L'autre jour j'ai reçu un commentaire de F qui aimait ce poète de Moyen Âge et François Villon. Il m'introduit de temps en temps des gens intéressants dans l'hisotire française.
Rutebeuf (v.1230 - v.1285)
Il ne reste presque plus d'information sur la vie de Rutebeuf. Selon "Œuvres complètes" publiées en 1874, le premier mention de son nom était dans "Origine de la langue et poésie françoises" publiée en 1581. Trois siècles après ! "Rutebeuf" même peut être le nom de guerre qui dérive de "rude bœuf" ou "rude œuvre". Son œuvre, très diversifiée, comprend la poésie courtoise des trouvères, des hagiographies, du théâtre, des poèmes polémiques et satiriques envers les puissants de son temps.
Les poèmes de Rutebeuf ont inspiré Georges Brassens ou Léo Ferré. Par exemple,
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Pauvre Ruteboeuf -- Leo Ferré
Que sont mes amis devenus
Que j'avais de si près tenus
Et tant aimés
Ils ont été trop clairsemés
Je crois le vent les a ôtés
L'amour est morte
Ce sont amis que vent me porte
Et il ventait devant ma porte
Les emporta
Avec le temps qu'arbre défeuille
Quand il ne reste en branche feuille
Qui n'aille à terre
Avec pauvreté qui m'atterre
Qui de partout me fait la guerre
Au temps d'hiver
Ne convient pas que vous raconte
Comment je me suis mis à honte
En quelle manière
Que sont mes amis devenus
Que j'avais de si près tenus
Et tant aimés
Ils ont été trop clairsemés
Je crois le vent les a ôtés
L'amour est morte
Le mal ne sait pas seul venir
Tout ce qui m'était à venir
M'est advenu
Pauvre sens et pauvre mémoire
M'a Dieu donné, le roi de gloire
Et pauvre rente
Et droit au cul quand bise vente
Le vent me vient, le vent m'évente
L'amour est morte
Ce sont amis que vent emporte
Et il ventait devant ma porte
Les emporta
Rutebeuf
Adaptation en Français moderne de la Griesche d'Hiver.
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Cette fois-ci, F m'a envoyé un autre "music clip" de Gantz, un jeune groupe français, que F avait rencontré au Japon. Cette version est un peu (?) différente de Leo Ferré. Son message était "A ECOUTER TRES FORT !". Donc écoutons bien ensemble.
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La complainte de Rutebeuf --- Gantz
Un malheur n’arrive jamais seul
Tous ceux qui devaient m’arriver
Me sont advenus. Que sont mes amis devenus ?
Que j’avais si près tenu. Et tant aimé
Je crois qu’ils ne furent pas bien semés
Ils furent trop clairsemés. Et ainsi sont disparus.
De tels amis m’ont mis en mauvaise situation
Car jamais aussi en moins côté
Je n’en vis un seul en ma maison
Je crois le vent les m’a ôté
L’amor est morte. Ce sont amis que vent emporte
Et il ventait devant ma porte. Ainsi emporta
Nul ne me conforta. Ni du sien ne m’apporta
Ceci m’apprend ! Qui a des biens en privé les prend
Et s’il trop tard se repend de son avoir. Pour faire amis.
Qu’il ne les trouve à moitié à lui porter secours
Or laisserai donc fortune aider
M’entendrais à moi, secourir. Si je puis faire
Il me faut aller trouver mes bons seigneurs
Qui sont courtois et débonnaires. Et m’ont nourris
Mes autres amis sont tous pourris
Je les envoie à maître vidangeur et les lui laisse
On en doit bien faire son lais
En tels gens laissés en relais sans réclamer
Il n’y a rien en eux à aimer
Que l’on doive à amour clamer !
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Bonsoir,
RépondreSupprimerVotre article m'a rappelé de bons souvenirs: je me rappelle avoir appris une version mise en musique par un compositeur classique bien avant Léo Ferré(et dont le nom m'échappe) au lycée français, lorsque j'étais à Abidjan.
Nous écoutions le poème chanté sur ces mesures et tentions de les reproduire à la flute traversière.
Cela remonte à loin.
J'adorais écouter et lire ce poème. Il a fait l'objet de nombreuses inspirations(j'avais moi même écrit une version de ce poème).
Que de souvenirs...
Et toujours la question, que sont nos amis devenus...
Merci pour cet article.
Bonjour,
RépondreSupprimerJe suis heureux d'avoir stimulé votre mémoire. Je ne savis pas que ce poète était si populaire en France. Oui, la phrase "que sont nos amis devenus..." a beaucoup de sens pour moi aussi.
oh diable oui ganz, que ce groupe était bon! (r.i.p)
RépondreSupprimerj'avais découvert ce groupe par hasard, puisqu'étant intéressé par toute ce type de scène musicale française, et c'est avec plaisir que ce fut avec cette chanson. il s'agit de loin le poème moyen-ageux que je préfère. je connaissais également la chanson de ferré et de brassens, mais celle de gantz est tellement intense, un vrai régal.
content de trouver quelqu'un qui en parle, donc.
Merci de votre commentaire.
RépondreSupprimerQuand j'ai écouté pour la première fois la version de Gantz, j'étais frappé par sa musique. Mais cette impression a changé peu à peu, et j'ai finalement aimé son dynamisme et son intensité.
Au fait, j'avais un jour envie de visiter Angers. C'est pas une bonne idée ?
J'aime beaucoup ce style.
RépondreSupprimerMerci pour votre commentaire qui fait revivre mon bon vieux souvenir.
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