mercredi 27 février 2008

To start with

(20 juin 2008)

I have decided to combine the English version of my blog "A philosophical view from Paris" with this blog. This is the first article in the English blog.


I was a researcher in Tokyo before coming to Paris in the summer 2007 to study philosophy of science at Paris 1. One of my interests is in the field of medicine, particularly very basic problems, for example, what is disease (or illness, sickness; by the way, there is one word for these conditions in French, la maladie), why there are diseases. Yesterday, I posted an article in my blog (in Japanese) in which I mentioned about the anthology book "Penser la médecine -- Essais philosophiques". One of the readers, who is suffering from an intractable disease, left a comment saying that I should write more often about the problems around the medical practice, such as patient-doctor relation or doctor's perception of afflicting patients, and that she hopes that my thoughts on this important but often neglected theme will deepen.

As soon as I read her comment, I remembered the attitude of a doctor when my father was in his dying bed. I could clearly realize that I was facing with a technician with medical knowledge. Since then, I have had a strong impression that a very basic thing is missing in the mind or culture of medical doctors, which is perhaps deeply rooted in the history of medicine. I would like to think about this problem myself from wider perspectives. And I don't know why, I wanted to start a blog in English for the first time. In this blog, I plan to write from Paris about what is going on in my esprit, including the problems described above. Your participations will be greatly appreciated.

1 comments:

ANGLE said...

enna: do write about it ya, and do check out my blog
enna-past10-of-ina@blogspot.com

mardi 26 février 2008

Dans cette journée pluvieuse



Aujourd'hui, il était nuageux et pleuvait de temps en temps. J'ai lu toute la journée. Le temps passe très très vite. J'ai confirmé cette observation que j'ai remarquée depuis mon arrivée ici.

Dans la matinée, j'ai lu "La philosophie des sciences au XXe siècle" (d'Anouk Barberousse, Max Kistler, Pascal Ludwig) dont le thème était ce que je voulais savoir. J'ai par hasard assisté au cours de Mme. Barberousse au semestre 1. Je dois le lire plus sérieusement. Dans l'après-midi, j'ai lu "Penser la médecine -- essais philosophiques". Quand j'ai trouvé la phrase "une personne souffrante ....., destinée à mourir." dans la première page du premier essai, la pensée est venue à mon esprit que le philosophe qui pense la mort comme condition préalable est considéré comme une personne souffrante. Ce n'est pas que ce philosophe n'est sain. Mais au contraire, en pensant de cette manière, il peut vivre d'une façon vive et éveillée tous les jours.

Et en cherchant des livres sur la maladie, j'ai rencontré "La montagne magique" (Der Zauberberg : The magic mountain) de Thomas Mann. Malheureusement, je n'arrive pas encore à le lire. Mais, il me semble qu'il y a beaucoup de thèmes philosophiques, pas nécessairement vis-à-vis la maladie. Je voudrais le lire quand j'ai le temps libre. Je ne sais quand...

lundi 25 février 2008

Blackout ?



C'était il y a deux semaines environ. Quand je suis rentré dans mon appartement après le cours, j'ai trouvé que l'électricité ne fonctionnait pas. J'ai tout d'abord pensé qu'il y avait un problème d'ampoule électrique. Mais c'était remplacée il y a un mois. Ensuite je me suis souvenu de "blackout de Manhattan" il y a plus de vingt ans, mais la lumière du quartier était dans l'appartement. Finalement je me suis rendu compte que l'électricité a été coupée par la compagnie.

J'ai essayé de me souvenir de ce qui s'était passé l'été dernier. L'électricité était déjà là quand j'y ai emménagé et un agent immobilier m'a dit qu'il n'y avait pas de problème dans la mesure où l'électricité était en marche. Donc j'ai automatiquement pensé que cela a été inclus dans le loyer. Mais apparemment ce n'était pas le cas. Après une semaine pensive dans l'obscurité, où je n'avais rien d'autre qu'à regarder dans le ciel parsemé d'étoiles, j'ai en fin retrouvé la lumière la semaine dernière. Je me suis soulagé, bien entendu. Mais je ne sais pas si c'est vraiment bon ou non, parce que la vie sans lumière me donnait quelque chose de précieux que j'ai oubli pendant longtemps.


mardi 12 février 2008

Un haïku d'hiver (II)


Un autre haïku de Miko, une fidèle lectrice de mon blog japonais.



      凍蝶の夢は綺麗に凍てること    ミコ

        papillon congelé
         son rêve est
          de geler joliment  (Miko)

      (traduit par Paul Ailleurs)


dimanche 10 février 2008

Un haïku d'hiver



J'ai reçu il y a quelques jours un haïku d'une lectrice fidèle de mon blog en japonais "A view from Paris". Je l'ai traduit en français. C'était difficile (ou presque impossible) de traduire l'ambiance de cette scène de la vie quotidienne.



       しんしんと降り続けゐて椿死ぬ    ミコ

         calme et épaisse
          la neige ne cesse de tomber
           les camélias se fanent        (Miko)

           (traduit par Paul Ailleurs)


jeudi 7 février 2008

C'est la fin du calvaire ?


À première vue, oui, mais bien sûr que non.

Cette semaine est le début de semestre 2. Parce qu'il n'y avait pas de cour le lundi et le mardi, j'ai assisté à la colloque sur la définition de la vie, qui était à la fois informative et très excitante. C'est le domaine dans lequel on peut imaginer à travers le temps et l'espace. C'est la science. Mais, en un sens, c'est plutôt la philosophie que la science. J'avais l'impression qu'il était difficile à l'heure actuelle de séparer le monde vivant et le monde inerte (non-vivant).

J'ai presque fini les mini-mémoires de semestre 1, et me suis senti soulagé. Cependant, un nouveau cours a commencé hier et deux encore aujourd'hui. J'ai reçu des documents (environ 150 pages) et deux bibliographies qui ont contenu 50 livres. Un autre calvaire devant moi. C'est normal pour la vie d'étudiant à Paris ? J'ai totalement oublié la mienne au Japon il y a ?? d'années.

dimanche 3 février 2008

Le monde de Nobuyoshi Araki


Si vous ne connaissez pas le monde d'Araki, visitez son site (cliquer ici).

« Il n'y a pas de meilleur guide pour aimer la vie, et les femmes. » (Lunettes Rouges)


vendredi 1 février 2008

Résumés des exposés - 10 décembre 2008

Thomas Boyer : "Pourquoi y a-t-il plusieurs interprétations de la mécanique quantique ?"

La mécanique quantique a cette particularité d'être une théorie pour laquelle on a proposé de multiples interprétations. Et il semble qu'aucun consensus ne parvienne à se dessiner autour de l'une d'entre elles, que ce soit dans la communauté physicienne ou philosophique. Prenant au sérieux la possibilité que la situation de prolifération des interprétations perdure, nous chercherons à comprendre ce qui la rend possible sur le long terme. Ayant écarté une explication qui porterait sur l'insuffisance des critères usuels de choix entre théories, nous proposerons une explication "naturalisante". Nous montrerons que l'exigence de progrès qui caractérise la science n'est pas mise en péril par une pluralité d'interprétations. La partie mathématique de la théorie étant commune, les travaux scientifiques demeurent mutuellement féconds : aucune pression ne s'exerce pour une interprétation unique.

Jacques Cabaret : " Qu'est ce qu'un expert de la santé (animale) ?"

Cette question paraissait simple au départ : les experts sont ceux admis par la société civile (vétérinaires en Europe et vétérinaires et infirmiers vétérinaires en Afrique par exemple). Mais que faire des "sham doctors" et des "empiriques " ?

"Un expert est différent d'un spécialiste qui doit être capable de résoudre un problème alors que l'expert doit connaitre la solution. Weinstein (2005) indique que deux types d'experts sont en exercice: les premiers se fondent sur ce qu'ils savent (expertise épistémique) alors que d'autres se focalisent sur ce qu'ils font (expertise en action). L'expertise, en entreprise, a également des dimensions comportementales qui ont été développé par ML Germain (2006 : la mesure d'expertise généralisée), qui rajoute des dimensions à celles proposées par Swanson et Holton (2001). Tynjälä (1999), propose une construction de l'expertise pour les étudiants dans le monde universitaire. La coalescence de ces deux approches permettra d'appréhender deux angles d'interprétation de l'expertise. Une troisième orientation est celle des experts populaires, soit au sens de S. Atran (1990) pour les sociétés dites "primitives ou primaires" ou bien au sens de la transgression légale des rebouteux et des empiriques en particulier en médecine vétérinaire, pour les sociétés occidentales. Je reprendrai des données concernant la santé animale des animaux de rente au Pakistan, car leur analyse permet de situer la vision des différents acteurs (de l'éleveur au vétérinaire).

La question philosophique est de comprendre comment les "experts" en santé animale acquièrent leur légitimité au sein des utilisateurs. La base est-elle technique ? sociale ? ou culturelle ?"

Gilbert Lechermeier : "Emergence et définition du vivant"

Un des enjeux philosophique et scientifique en biologie, c’est de pouvoir articuler une définition du vivant qui soit compatible avec les lois fondamentales de la nature. Par là il s’agit de pouvoir restituer l’originalité d’un vivant au sein d’un monde matériel. C’est donc pouvoir expliquer son avènement comme rupture au sein d’un monde matériel qui serait pensé dans le cadre de la physique et de la chimie. Il s’agira alors d’articuler une définition de la vie, du vivant, avec la permanence des principes physiques et chimiques fondamentaux de la nature, de leur application continue tout au long d’une histoire qui ferait passer une collection de polymères aux propriétés remarquables, du stade de chaos moléculaire vers celui d’un collectif organisé, doté d’une forme de stabilité, mais capable de tracer sa voie pour enfin rejoindre le vivant tel que nous l’appréhendons et le décrivons.

Dans cet ordre d’idée, il nous semble qu’une approche émergentiste pourrait donner consistance à une explication qui ferait de la vie une nouvelle forme de la matière résultante d’un processus temporel mettant en jeu la durée, des principes physico chimiques, des variations contingentes, un mécanisme de sélection etc.

Pierre-Olivier Méthot : « Rien ne fait sens en médecine sauf à la lumière de l’évolution » (Nesse et Williams 1995) …Vraiment? La médecine darwinienne et l’autonomie de la connaissance médicale

La médecine darwinienne prétend que la théorie néo-darwinienne de l’évolution peut fournir à la médecine un paradigme de recherche utile. Dans cet exposé, je montre d’abord que cette idée recouvre un effort de naturalisation des concepts médicaux que sont le normal et le pathologique, la santé et la maladie. Dans un deuxième temps, je montre que cette question a des implications pour l’épistémologie de la médecine : si la compréhension des concepts clés de la médecine nécessite un apport théorique fondamental de la biologie de l’évolution et donc que « rien en médecine ne fait sens sauf à la lumière de l’évolution », doit-on en conclure que l’épistémologie de la médecine ne se distingue pas de celle de la biologie? J’examine ensuite trois hypothèses qui permettent de reconnaître une certaine autonomie à un discours de second de degré portant sur les buts, méthodes et concepts du domaine médical et qui nous autorisent à penser que beaucoup de choses en médecine font sens, finalement, hors du cadre évolutionniste.

Johannes Martens : "De la socialité à l’individualité : vers une approche économique de l’évolution des organismes"

Depuis une vingtaine d’années, de nombreux concepts et modèles empruntés à la théorie économique – par ailleurs déjà largement utilisés dans le contexte des théories sur la coopération humaine et animale – ont été progressivement appliqués en biologie afin d’élucider la question de l’émergence des organismes multicellulaires au cours de l’évolution. Dès lors, dans le contexte de cette utilisation originale d’outils économiques, consistant pour l’essentiel en une approche des phénomènes biologiques en termes de coûts et de bénéfices issue de la théorie évolutionnaire des jeux, nous nous attacherons plus particulièrement à l’analyse conceptuelle des modalités qui conditionnent de manière dynamique la transition du simple stade de la socialité à celui de l’individualité biologique. Cette réflexion sera ainsi l’occasion de montrer en quoi l’application récente de ces modèles économiques à la question de l’évolution des organismes nous invite directement à repenser le statut ontologique des organismes par contraste avec celui des autres types d’organisations biologiques, notamment en confrontant notre réflexion à des entités dont l’individualité fait problème, comme par exemple la plupart des colonies d’insectes eusociaux ou certaines associations symbiotiques.

Sandra Pravica : "Gaston Bachelard et la révision de l'induction"


Partant de son vocabulaire épistémologique particulier (p. ex. induction transcendante, enveloppement, transcendances expérimentales), nous allons considérer les propositions de Gaston Bachelard concernant le concept de l’induction des années 1930. En reliant celles-ci d’une manière synchronique aux positions essentielles des discussions sur le problème de l’induction (p. ex. celles de Reichenbach, Popper, Neurath, Nicod), nous montrerons comment Bachelard reprend, transforme et révise la notion de l’induction courante, et procède en même temps à un déplacement radical du problème épistémologique de l'induction. La façon dont ce déplacement se comporte face à la séparation entre le contexte de la justification et le contexte de la découverte, s'instituant à l’époque, nous intéressera particulièrement.


Antonine Nicoglou : "Plasticité et variation"


Nous examinerons l'importance de la conception intuitive que les biologistes peuvent avoir de la plasticité dans des domaines aussi variés que la biologie du développement, l'écologie ou encore la génétique. A partir du 20ème siècle la plasticité du vivant a fait l'objet d’une attention plus particulière. Cette attention a permis de mettre en place des définitions plus techniques de la plasticité, celles-ci ne reposant plus seulement sur une conception intuitive, qui serait issue du 18ème siècle, mais sur des données expérimentales et parfois statistiques. Nous nous demanderons en quel sens l'approche intuitive de la plasticité apporte un éclairage particulier à la question de la variation dans le vivant, éclairage qui ne semble pas encore totalement établi lorsqu’on se réfère à des notions plus scientifiques de la plasticité.

Frédérique Théry : "Le concept de mécanisme en biologie: étude à partir de l'exemple de la régulation de l'expression génétique par les ARN"

Dans de nombreux domaines de la biologie, l'élaboration d'explications nécessite la découverte de mécanismes. Le concept de mécanisme est ainsi un concept clé en biologie, comme l'ont déjà fait remarquer de nombreux philosophes des sciences. La biologie moléculaire, qui s'intéresse à l'étude des macromolécules et à leurs rôles au sein des organismes vivants, est particulièrement concernée par la découverte et la description de mécanismes. Les problématiques philosophiques en lien avec ce concept de mécanisme sont nombreuses : qu'est-ce qu'un mécanisme ? Quelles sont les distinctions entre une explication mécanistique de bonne et de mauvaise qualité ? En quoi les explications de type mécaniste diffèrent-elles des autres types d'explication apportées en biologie ? Dans quelle mesure l'élucidation d'un mécanisme permet-elle d'expliquer un processus biologique ? La découverte récente de nombreux ARN impliqués dans la régulation de l'expression génétique fournit d'excellents exemples afin d'étudier ces diverses problématiques. En effet, non seulement ces ARN sont largement répandus dans le monde vivant et interviennent dans de nombreux processus biologiques, mais, en outre, certains des mécanismes concernant leur rôle dans la régulation de l'expression génétique sont désormais largement élucidés. Ces mécanismes, complexes, font intervenir un réseau complexe d'ARN, d'ADN et de protéines. Nous nous attacherons lors de cette présentation à montrer en quoi l'étude des ARN régulateurs peut contribuer à explorer les problématiques associées au concept de mécanisme en biolog.

Il pleuvait et ...


Il pleuvait aujourd'hui. J'ai eu l'occasion pour la première fois dans les trois dernières années de voir TS, mon ami de l'époque de l'orchestre de l'étudiant (il était hauboïste, moi trompettiste). Je suis allé à l'endroit de rendez-vous près de la Place de l'Etoile, portant le parapluie, bien-sûr. Il est à Paris depuis le samedi dernier et partira demain pour Japon. C'est un voyage d'affaire. Puisque c'est le lendemain de la date limite pour mes mini-mémoires, nous avons parlé dans une ambiance détendue et sans réserve de beaucoup de thèmes ; par exemple, la science, la philosophie des sciences français et japonais, l'histoire, les historiens occidentaux, la beauté de la ville de Paris, la différence culturelle entre la France et le Japon, et certainement la vie universitaire parisienne.

Son ami du Japon, aussi avec nous, a été impressionné par la beauté de Paris pour la première fois dans sa vie. Selon lui, de retour au Japon, il va commencer à apprendre le français. Quelle influence la ville de Paris exerce-t-elle sur les gens ? Pourqoui cet effet vient-t-il brusquement et dure-t-il longtemps ? Ce sont des autres questions pour le moment.