samedi 25 octobre 2008
Cioran dit...
Un jour d'été en 2006, dans un café à Tokyo, j'ai entendu son nom quand mon ami français F a parlé d'un seul philosophe préféré. Cet après-midi ennuyeux, j'ai feuilleté son livre.
Émile Michel Cioran (8 avril 1911 en Roumanie - 20 juin 1995 à Paris)
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Je ne fais rien, c'est entendu. Mais je vois les heures passer ---- ce qui vaut mieux qu'essayer de les remplir.
Chez certains, tout, absolument tout, relève de la physiologie : leur corps est leur pensée, leur pensée est leur corps.
À regarder les choses selon la nature, l'homme a été fait pour vivre tourné l'extérieur. S'il veut voir en lui-même, il lui faut fermer les yeux, renoncer à entreprendre, sortir du courant. Ce qu'on appelle « vie intérieure » est un phénomène tardif qui n'a été possible que par un ralentissement de nos activités vitales, « l'âme » n"ayant pu émerger ni s'épanouir qu'aux dépens du bon fonctionnement des organes.
― Que faites-vous du matin au soir ?
― Je me subis.
Je n'ai pas rencontré un seul esprit intéressant qui n'ait été largement pourvu en déficiences inavouables.
Ce que je sais à soixante, je le savais aussi bien à vingt. Quarante ans d'un long, d'un superflu travail de vérification...
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« De l'inconvénient d'être né » (1973)
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